A l’occasion des journées européennes de l’obésité, Anne-Sophie Joly, Présidente du Collectif Nationale des Associations d’Obèses, revient sur la pertinence de la démarche de Valeur en Santé pour les patients.
Anne-Sophie Joly, Présidente du CNAO
Comment décririez-vous la situation actuelle des patients atteints d’obésité en France ?
En France, nous sommes les mieux lotis ! Nous travaillons avec les associations de patients depuis 20 ans sur la question de la prise en charge et de l’accompagnement des patients atteints d’obésité. Et cela porte ses fruits ! Nous avons beaucoup avancé, notamment sur la prise en charge chirurgicale.
Il y a cependant encore du chemin à parcourir. Aujourd’hui, 50% des Français sont en surpoids et 15% sont atteints d’obésité. Cela s’explique notamment par le fait que l’obésité n’est pas reconnue comme une pathologie « noble » en France. La prise en charge médicale n’est pas nécessairement adaptée et, en cas de traitement chirurgical, le suivi post-opératoire souvent insuffisant, faute de formation des professionnels de santé et d’informations vis-à-vis des patients. Enfin, la prévention est quasiment inexistante !
Quel est, selon vous, le défi à relever dans les prochaines années pour améliorer leur prise en charge ?
Améliorer la prévention et cela, dès le plus jeune âge ! L’obésité est multifactorielle et peut entraîner 17 pathologies, comme l’hypertension artérielle ou encore le diabète. Expliquer de façon simple et concrète les risques associés à cette maladie et sensibiliser sur une alimentation saine et durable permettraient de réduire considérablement le nombre de patients atteints de cette pathologie. Nous travaillons main dans la main avec le Gouvernement en ce sens.
L’application de la démarche Valeur en Santé en France est-elle une solution pertinente pour ces patients ? Pourquoi ?
La Valeur en Santé permet de soigner avec humilité.
Aujourd’hui, la qualité de la prise en charge des patients atteints d’obésité est disparate. Elle dépend des professionnels de santé, du suivi fourni et du prix des « actes ». Dans ce système, le patient n’a pas son mot à dire.
Avec un système fondé sur la Valeur en Santé, les patients sont acteurs de leurs pathologies. Ils sont informés, ont la possibilité de s’exprimer et de co-construire leurs prises en charge. Le paiement à l’acte laisse place à un nouveau modèle économique, permettant une prise en charge globale du patient et de ses proches.